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15 réponses
Bonjour à tous,
Quand un porteur de DMIA (défibrillateur, pacemaker ou dérivés comme les CRT, ou autres applications : neurostimulateur, etc.) interroge son cardiologue ou un autre praticien pour savoir s'il peut pratiquer le golf, la réponse qu'il obtient est souvent restrictive ou quelque peu évasive, en tout cas pour le moins pas évidente à formuler, mais pourquoi en est-il ainsi ? Il est vrai que le problème n'est pas simple du tout. Naturellement il convient avant tout de savoir si l'état général du patient lui permet la pratique de sport, golf inclus : l'avis relève du médecin généraliste complémenté par le cardiologue (ou autre spécialiste selon le type de DMIA). Mais il ne faut pas perdre de vue avant de formuler une recommandation, que le cas d'un patient n'est pas identique à celui d'un autre, tant de nombreux facteurs entrent en considération : pathologie, volume et forme du boîtier du DMIA, lieu et façon dont est positionné le boîtier plus ou moins enfoui, cheminement des câblages des sondes dont les types et lieux d'implantation sont aussi à considérer, épaisseur état et âge de la peau etc., modes de fonctionnement programmé et d'alimentation électrique, et réglages du DMIA.
Quand la pratique du sport est autorisée ou préconisée par le corps médical, pour ce qui s'agit du golf, si le pacemaker ou le défibrillateur est implanté en position sous clavière à gauche alors que l'on est droitier (ou l'inverse), le mouvement des bras au cours de la frappe d'une balle de golf n'a (de mon avis) pas d'incidence, alors qu'il n'en est pas de même dans le cas contraire ; je suis dans ce cas : pacemaker posé en 1992 à droite sur un droitier (ce qui ne se fait plus depuis plusieurs années sauf nécessité médicale), les mouvements qui occasionnent des déplacements du boîtier et des câblages, en position sous clavière, peuvent conduire à des irritations des tissus internes de la peau, voire à une usure qui peut à la longue et dans des cas extrêmes et rares, occasionner l'explantation du boîtier, surtout s'il s'agit de personne très âgée dont la peau est devenue plus fragile et fine. Les tiraillements sur le câblage des sondes, surtout quand les sondes sont posées avec des câblages très courts (j'ai l'avantage d'avoir des câbles trop longs qui ont fait l'objet d'une boucle pour loger l'excédant de longueur, présentant toutefois l'inconvénient de constituer une boucle antenne propice à être le siège de plus d'intensité de courant électrique en présence de champ électromagnétique intense), peuvent (très rarement) entraîner des déplacements de sondes, dont les conséquences peuvent être graves pour la sécurité du patient.
Les bons golfeurs savent que trop de pratiquants (surtout les débutants) frappent bien trop brusquement la balle (souvent mouvement de poignée inefficace, qui sollicite très peu le boîtier d'un DMIA). Quand le boîtier est posé du même côté que la main d'usage, le geste bien maîtrisé reste cependant une circonstance qui sollicite un déplacement momentané du boîtier et une contrainte sur les câblages des sondes près de leur raccordement au boîtier (câbles qui sont très robustes depuis de nombreuses années et supportent de nombreuses sollicitations, d'ailleurs mes câbles de sondes posées en 1992 ont été abondamment et pas très raisonnablement sollicités par le golf, le badminton, et le tennis occasionnel, la natation fréquente en crawl dont sur le dos).
Les cardiologues connaissent assez bien les dangers possibles, et ne peuvent prendre le risque de formuler une autorisation de pratique sans avertir de ces risques éventuels ! Quand à l'interrogation faite à un ingénieur biomédical du modèle d'un implant, la réponse reste parfois absente, ou elle est évasive (ce que lui doit craindre, c'est le déplacement de la sonde de détection du rythme cardiaque, qui dans le cas rare d'absence de détection répétée suffisamment de secondes (quelques 8 ou 10 secondes en général) peut être suivie de choc de défibrillation sur un coeur qui fonctionne pourtant bien à ce moment (cas de personne ayant la fonction de défibrillation), ou la stimulation forcée alors que le rythme spontané est bon dans le cas de la fonction stimulation en sentinelle d'un pacemaker (ce qui est parfois désagréable à supporter et pas toujours sans danger). Certains DMIA ont ces fonctions multiples.
Pour mieux vous informer, je joins à titre exceptionnel, un extrait de mon livre dédié à la sécurité des patients (plus de 700 pages au format A4), à partir du fascicule 2 (extrait du chapitre dédié à la pratique du sport, sans la mise en page) :
* Ce que l'état de santé du patient permet.
La pratique du sport est soumise à l'évaluation par le cardiologue stimuliste assurant le suivi du patient. « Des antécédents de syncope d'origine arythmique ventriculaire maligne ou de dépendance complète à un S. C. conduisent à déconseiller la pratique du sport, afin d'éviter les risques de dysfonctionnement résultant de choc traumatique au niveau du S. C.», référence Stimucœur : [*].
* Les restrictions dues aux matériels implantés.
Elles peuvent être dictées par la nature des matériels requis ou choisis, le ou les capteurs dans le cas où il en existe, et dans tous les cas aux risques de chocs au niveau du site d'implantation, ou de déplacements du boîtier (les médecins disent migration). L'influence sur le positionnement et /ou la fixation des sondes ne peut être éclairée par des statistiques, mais certaines notices ou guides déconseillent fortement la pratique du golf et celle du tennis.
La pression à laquelle est soumise le boîtier est aussi à considérer, sa résistance à l'écrasement détermine, par exemple, la profondeur de plongée).
* Les désiderata du patient : quels sports voudrait-il pratiquer ?
Tout sport collectif peut entraîner des collisions entre les joueurs. Dans la notice SIEMENS destinée aux porteurs de S. C. "Vivre avec un pacemaker"(années 90), il était dit « Le patient suédois Torsten ASLUND a repris la pratique du hockey sur glace sans problème ».
Ce cas est rassurant, mais n'est-ce pas un cas isolé ? Ce n'est pas la peine de chercher des ennuis, aussi mieux vaut-il pratiquer seulement les sports minimisant les risques, et pour certains d'entre eux, les sports collectifs ou de contact notamment, une protection mécanique au niveau du site d'implantation, plus large que celui-ci, n'est pas superflue (ne serait ce que pour éviter des coups de coude d'autres joueurs).
La pratique de l'activité ou des exercices physiques préconisés par le stimuliste est doublement bénéfique : elle contribue à mieux se sentir physiquement et mentalement.
Quelques extraits de Stimucoeur [*] et [**], importants pour les patients, ont retenu mon attention :
« Les problèmes liés à la pratique sportive chez les patients appareillés doivent être discutés avant l'implantation avec le malade ». En substance, il est dit « Avant toute implantation il faut connaître les désirs du patient pour en tenir compte, ou les limitations éventuelles en fonction des impératifs liés à la prothèse et/ou à la cardiopathie. Sans impératif d'interdit du à la pathologie, la pratique des sports que le patient a l'intention de reprendre, influence le choix des matériels, comme la grosseur des électrodes et l'épaisseur de leur isolant, etc., mais aussi la voie d'abord (parfois l'implantation épigastrique est préférable). Ce dernier point est important puisqu'il conditionne la gêne potentielle et que les risques traumatiques sont plus importants que chez le sujet sédentaire ».
Certains fabricants ont fait le choix de l'interdiction formelle de la pratique du golf (et d'autres sports), afin de dégager toute responsabilité : c'est qu'au USA, comme nous le savons tous, les procès peuvent conduire à des indemnisations phénoménales.
Salutations cordiales,
Jean Claude SALLES
PS : cardiologues rythmologues et ingénieurs biomédicaux des fabricants de DMIA : svp, à vos plumes si vous avez des remarques à formuler pour améliorer ce texte.
Bonjour, Ancien joueur de football je pratique le golf depuis 1988 date de mon 1er infarctus à 37ans. Depuis décembre 2006, je suis porteur d'un Défibrillateur Pacemaker et j'ai rejoué au golf en avril 2007, au debut j'utilisai un chariot électrique ou une voiturette, mais maintenant mis à part lorsque le parcours est vraiment trop physique je traine mon chariot sans difficulté. J'ai fais la même démarche que vous avant de rejouer, le chirurgien m'avait conseillé d'attendre 3 mois, mais c'est vous qui devez ressentir si vous pouvez jouer et surtout écouter votre corps et non votre tête. et pour le futur comme on dit chez moi :
In bocca al lupo
Je crois personnellement que le Golf est recommandé. Consulter l'avis d'un autre Medecin me semble indispensable
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Auteur du livre, référent, sur le thème de la sécurité des porteurs de dispositif médical implantable actif (pacemaker, défibrillateur, crt, neurostimulateur, etc.), ouvrage de plus de 700 pages, je vous suggère de vous reporter à l'extrait que j'ai mis à disposition, en date du 5 août 2010 sur le forum du site de cardiopathie Heart and Coeur. Il s'agit d'un extrait du fascicule 2, relatif à la pratique du sport en général et du cas particulier du golf. Je ne peux mettre des extraits trop long sur les forum, mais avant tout il faut rappeler que le cas d'un patient n'est pas systématiquement le cas d'un autre. L'extrait que j'ai placé sur le forum comprend la règle de bonne pratique médicale rédigée par d'éminents cardiologues rythmologues.
Salutations
Bonsoir. C'est un choix personnel soit tu a envie de vivre plus longtemps et de profiter de la douceur de ton pays, soit tu préfères jouer au golf, quitte à y laisser ta peau... Si tu ne fais pas confiance à ton médecin, qu'attends-tu de copains du forum?
je suis golfeur de bon niveau et je connais plusieurs personnes qui jouent au golf et font des compétitions officielles avec des piles les médecins dans la région parisienne placent les pacemaker du meileur coté '( attention au gens qui sont contre le sport j'ai connu ça dans ma jeunesse demandez donc àla FFG)
Comme le dit Annie le meilleur conseil vient surement du médecin traitant... Maintenant ,il y a golf et golf ! Faire un 18 trous en portant son sac sur un terrain vallonné en plein été ou le faire en voiturette par une journée de printemps sont deux choses différentes......
Mon chirugien m'avait vivement conseillé de faire du sport et de continuer le golf après cicatrisation de l'opération (3 mois ) .Si le tien te conseille de ne pas faire du golf ce n'est peut être pas a cause du pacemaker mais d'un état général dégradé. ( artères - poumons - age ) Rien a voir avec le pacemaker donc. Poses lui la question directement. Bon parcours !!
Je joue au golf avec mon pace maker et un avis favorable des cardio. Il faut jouer à son rythme et la marche est necessaire pour tous ceux qui sont sédentaires.
Bonjour Monsieur Salles ,
Si intrépide je suis et pas feignant , je pense que vous me ressemblez !
Toujours dans des travaux durs !
Vous savez parfaitement que je suis très mal et je m ' active quand même .
Plus maintenant , vu les champions que j ' ai eu comme cardios !
Non , ce Monsieur est loin de faire ce que je dis !
Un sport qui ne fatigue pas .... jouer aux billes !
Le seul risque est de se retourner le pousse ....
Il y a des compétitions .
Enfin !
Merci de ne pas supprimer mon message .
Bonne continuation .
Cordialement .
pierre lavallé
Bonjour Monsieur Lavallé,
Vous y allez un peu fort, vous savez bien que vous êtes très téméraire (moi aussi un peu, mais j'ai la chance malgré mon pacemaker de ne pas avoir de restriction du tout à l'effort qui me soit recommandée par le corps médical), et préférez vivre ainsi (heureusement pour le moment ça ne vous a pas posé trop de soucis de santé) mais le cas d'une personne n'est absolument pas le cas d'une autre et le nombre de facteurs à prendre en considération pour prononcer des recommandations appropriées à un patient est un sujet trop important pour laisser croire que l'on peut impunément faire n'importe et ne pas encourir des risques qu'il est souhaitable de connaître.
Longue vie tout de même à vous, sans bris de vos sondes, ni casse du boitier par choc, ni pépin du fait d'effort excessif....
Salutations cordiales.